Je suis allé à la Fiac, comme des milliers de français pour voir pas pour acheter. Le distinguo est important. Certains, je crois, y vont pour être vus. Les vrais acheteurs ont fait leurs courses avant le vernissage.
Pendant les années 2000 on découvrait sur les stands beaucoup de provocations et d’outrances à connotation sexuelle, il semble bien que le mouvement se soit éteint. Seuls les connaisseurs et autres amateurs ont reconnu dans l’œuvre ‘’tree’’ de Paul Mc Carthy une allusion sexuelle. Son érection place Vendôme a été contrariée par des activistes aux idées étroites mais parfaitement renseignés. Histoires de spécialistes sinon de spécialités !
Quand je visite la Fiac, je regarde à partir des allées à quoi ressemble la société aujourd’hui et vers quoi les artistes et leurs galeries (galériens ?) nous invitent à aller. Il y a peu d’humour cette année. Les œuvres sont techniques, très pluridisciplinaires, ça récupère à tout va…J’ai eu une impression de bric et de broc. Comme Sophie de Menton je dois être un petit-bourgeois réac et arriéré qui recherche le beau dans les propositions d’artiste plutôt que le discours ou la prouesse du façonnage. J’aime laisser du mystère aux objets. J’aime les découvrir, pas les comprendre. Je suis encore dans la posture de croire qu’un des vecteurs de la beauté est de paraître simple et accessible. J’attends d’une oeuvre d’art qu’elle m’installe dans l’évidence émotionnelle non dans sa difficulté à naitre.
L’impression que je garde de la visite de la Fiac est que nous vivons une période fatigante.