ELLE n° 3544 – 29nov13
Au début du mois de novembre, j’étais parti rêver sur les pages du magazine ELLE…Je fus stoppé dans mon transport en tombant éberlué et déçu sur la chronique désenchantée et agressive du sieur Nicolas Bedos. Pas rancunier, remis de mes désapprobations exprimées lors d’un précédent billet, je décide, quatre semaines plus tard de feuilleter de nouveau le beau magazine féminin. Hélas, mille fois hélas ! Un prestigieux annonceur a trouvé opportun d’insérer une publicité odorante dans le numéro…Alors que je vous parle son parfum entêtant m’envahit encore le nez et, il me revient comme un cauchemar l’embarras dans lequel je me suis retrouvé à plusieurs reprises dans le passé aux contacts d’individus trop exagérément parfumés. Qui n’a pas croisé lors d’une réception mondaine une charmante personne un peu trop aspergée, et poliment, tant qu’il était debout, a joué des ronds de jambes diplomatiques pour fuir l’effluve agressif qui inhibait toutes ses attentions galantes ?
Ma dernière expérience malheureuse avec un parfum gênant s’est terminée par un piteux aveu de ma part à la charmante invitée qui me reprocha d’avoir été distant tout le temps du diner – comprenez seulement que je ne pus ni sentir le vin, ni l’odeur du petit lardon frit dans la salade de lentilles délicatement assaisonnée d’un délicieux vinaigre de cidre – . Elle a su garder ses distances depuis…
J’aime dans le parfum l’intention de séduction invisible. Je ferme les yeux et j’imagine un corps en caresses, ses mouvements en promesses. La femme est un souffle, elle abandonne volontiers dans le vent le souvenir de son parfum pour continuer à me captiver. Tout se joue dans la subtilité et le silence, c’est un jeu, c’est une danse. Dino Risi en 1974 réalisa Parfum de femme, quarante ans plus tard, je pense toujours et encore à son héroïne dont j’étais tombé éperdument amoureux : Agostina Belli. Elle demeure dans mes rêves l’ange merveilleux, l’essence féminine, mon éternel féminin. Brune capiteuse et joyeuse aux yeux clairs. J’aime la suggestion, pas l’outrance, la proposition discrète non l’imposition outrancière, la peau nue qui se laisse renifler avec tendresse, pincée de-ci de-là de quelques gouttes d’un parfum mutin sublimant l’activité du jour et les nuits câlines…
Rappel du titre de la chronique de N. Bedos : La France qui pue. A bon renifleur, salut !